Les
chatons ont le ronronnement facile et inné : dès
l'âge de 2 jours, ils émettent ce bruit en têtant
leur mère, laquelle leur répond par un ronronnement
continu, signe de détente et de bonne disposition de sa
part.
"Le
ronronnement est avant tout un comportement infantile, pas seulement
parce qu'il est émis fréquemment par le chaton,
mais parce qu'il est fondamentalement destiné à
la mère" précise le professeur B. Denis de
l'école nationale vétérinaire de Nantes.
Un comportement que le chat adulte gardera plus tard à
l'égard de l'homme qui, pour lui, est une sorte de "super
mère".
En
offrant un abri, le couvert et sa protection à l'animal,
le maître prendra en effet la relève de la mère
chatte. Les chatons ne ronronnent pas tous avec la même
conviction au sein d'une portée : les uns sont plus ronronneurs
que d'autres, particularité que l'on retrouve chez les
adultes.
Certains
chats, pourtant très familiers, ne ronronnent pratiquement
pas. Minet ronronne dans des circonstances bien définies
: quand par exemple vous sortez sa boite de croquettes favorite.
Pourtant "aucun stimulus externe ne provoque immanquablement
le ronronnement de l'animal si celui-ci n'est pas disposé
à l'émettre".
Le
chat a toutefois besoin d'une présence familière
pour ronronner : au moment de la préparation de son repas,
quand il mange, au moment du toilettage. Excepté quand
il est assoupi, l'animal qui ronronne témoigne la plupart
du temps d'un intense besoin de contact et d'une certaine excitation.
Sous les caresses, contact privilégié, le chat change
d'attitude : il fait le gros dos, dresse sa queue, bouge alternativement
ses pattes de devant, cogne et frotte sa tête contre la
main de l'homme; un comportement superposable à celui que
l'on peut observer chez le chaton.
Pourquoi
le chat ronronne-t-il aussi chez le vétérinaire?
Quand il est malade, blessé, souffre et aussi à
l'heure de sa mort? Il exprime ainsi son état d'infériorité
et d'hyperexcitabilité, sa dépendance vis-à-vis
de l'homme, une certaine inquiétude, le besoin que l'on
s'occupe de lui, acceptant ainsi une fois de plus d'être
protégé par cette SUPER-MERE à deux pattes
que la domestication lui a donnée.
Source :
"La voix des bêtes" n° 115