CHATMANIA, la communauté des amoureux des chats

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HOMMAGE A TOUS MES ANIMAUX, MES COMPAGNONS D'AUTREFOIS DISPARUS

On parle volontiers des chats, chiens et autres animaux familiers qui partagent notre vie. On aime montrer leurs photos et raconter leurs bêtises avec attendrissement et même fierté, comme s'il s'agissait de nos enfants. Il n'y a qu'à voir le nombre de blogs qui leur sont consacrés.

Rendre hommage à nos chers disparus à poils ou à plumes est une autre démarche, plus délicate, plus douloureuse, voire traumatisante. Revoir des frimousses adorées mais qui ont récemment ou depuis longtemps quitté ce monde ne peut que faire souffrir et réouvrir des plaies qu'on espérait cicatrisées. En même temps, n'est il pas normal et même indispensable de continuer à les faire vivre à travers nous, à travers nos mots et le souvenir que nous gardons d'eux? S'ils sont partis à jamais, nous laissant seuls et démunis face au grand mystère de la mort et de la séparation, quoi de mieux que de continuer à évoquer leur souvenir en écrit et en photos?

Jusque là, je n'avais jamais réussi à faire cette démarche. Je ne me sentais pas prête. Maintenant je me suis dit qu'il était temps de parler des animaux qui ont partagé ma vie, enfin temps de les évoquer à travers des photos et quelques lignes de présentation consacrés à chacun d'entre eux.

Voici donc Fripon, Moustache, Miou-Miou, Noiraude, Rousse, Pupuce, Bébé, Gribouille, Misty, les chats sauvages et Finette.

Je vous aime tous mes bébés. Je ne vous oublierais jamais.

LES CHATS ( et autres poilus ) DISPARUS DE LA TRIBU CHATMANIA

HOMMAGE à...

"FRIPON"

Notre tout premier chat, trouvé dans une forêt de la Nièvre lors d'une cueillette aux champignons en famille. Il devait avoir dans les 2 mois. C'était un chat plutôt indépendant. Il ne venait à la maison que pour y dormir et prendre ses repas. La plupart du temps, il était en vadrouille à l'extérieur. Cela ne lui a pas porté chance. Il est revenu un jour en se traînant sur les pattes avant. Le vétérinaire a dit qu'il avait du prendre un coup violent sur le dos et a du l'euthanasier. Je ne me souviens pas avoir beaucoup pleuré, nos parents ayant tout fait pour nous préserver. Il continue néanmoins à me manquer, comme tous les autres. La photo n'est pas de bonne qualité, elle date de plusieurs dizaines d'années! Mais je reconnais bien là notre fripouille de tigré.

Fripon, chat des années 70

"MOUSTACHE"

C'est le premier chien que j'ai eu dans ma vie. J'ai tellement saoulé mes parents pour en avoir un qu'ils ont finalement cédé et m'ont offert ce fox terrier à poil dur pour mon brevet. Nous sommes allés le chercher dans un chenil en Seine et Marne. C'était un pur race. Son vrai nom : Rilsan du Romon s'est transformé très vite en Moustache. Il a vécu dans le cocon familial pendant une quinzaine d'années. Il s'est éteint suite à un cancer de l'anus. Je regretterais toute ma vie de ne pas avoir été là au moment où il est parti. C'était en pleine période de vacances d'été. Ma soeur était à ses côtés. Il n'est donc pas mort seul, néanmoins avec le recul, je regretterais toujours ce rendez vous manqué.

Tu n'as pas toujours été un chien facile, mon Moumouss, avec ton caractère bien trempé, mais je ne t'oublierais jamais.

Moustache, fox terrier à poil dur

Et après une visite chez le toiletteur :

Moustache peu après la visite chez le toiletteur

"MIOU MIOU"

1977 - 30 juillet 1986 (euthanasie)

1977 : les vacances, l'Espagne! Une route de campagne déserte et écrasée sous le soleil au sud de Santander. Les quelques maisons ressemblent à des légos blancs qu'on aurait placés de chaque côté. Et soudain, de ma place de passagère, j'aperçois un minuscule chaton sur le bord de la route. Mon ami stoppe net. Miou-Miou sera le premier chat vraiment à moi depuis la séparation d'avec mes parents.

Petite chatte maladive, elle ne vivra que neuf ans au milieu de la tribu qui a commencé à s'agrandir très vite.

Jamais une bête en si mauvaise santé - même l'Ecole Vétérinaire n'a jamais pu établir de réel diagnostic sur son état ! - n'a pu donner autant d'amour dans sa si courte existence que cette adorable petite chatte! Elle en a pourtant vu des vétérinaires et passé du temps dans leurs cabinets et cliniques. Néanmoins elle s'accrochait à la vie et à moi, ne me lâchant jamais d'une semelle. Quasiment toujours sous traitement, elle faisait parfois peine à voir. Jusqu'au moment où elle a commencé à maigrir... maigrir... maigrir. Jusqu'à la fin je me suis raccrochée à l'espoir. Je me disais que ça ne pouvait pas être la fin. Le vétérinaire, pour ne pas me faire de la peine, a préféré se taire plutôt que de m'annoncer une mauvaise nouvelle!

Son état s'est aggravé jusqu'à ce qu'elle ne tienne plus ses pattes. Je l'ai donc amenée chez le vétérinaire qui m'a conseillé de lui donner quelques vitamines! C'était mon premier chat mourant. Je n'y connaissais absolument rien. J'y ai cru, moi, à cette histoire de vitamines qui pourraient la sauver. Mais dans la nuit, elle est tombée dans le comas. J'ai du faire venir un vétérinaire des urgences.

Celui-ci ne m'a pas ménagée comme l'autre. Il a tout de suite parlé d'euthanasie. De la laisser partir en paix.

Anéantie, en larmes, hébétée par la douleur de voir ma chatte dans cet état, je me suis éclipsée dans la pièce d'à-côté pour le laisser faire son travail. Je ne pouvais pas assister à "ça"! Là , j'ai entendu un hurlement de souffrance terrible, puis plus rien. J'ai accouru. Le vétérinaire m'a dit que c'était fini. Je lui ai demandé pourquoi ma petite chatte avait crié aussi fort. Il m'a répondu : " c'est la piqûre dans le coeur , mais elle n'a pas souffert, c'est juste un réflexe".

Depuis, l'expérience m'a appris que les vétérinaires ont d'autres choix que celui de piquer directement dans le coeur. Ils peuvent administrer un sédatif puissant avant. L'animal s'endort ainsi sans souffrance et en paix. N'est ce pas le but de l'euthanasie? Endormir pour ne pas laisser souffrir? C'est au maître d'être informé et de le demander au moment de l'acte!

Depuis je suis hantée par ce cri horrible poussé par ma minette que je voulais préserver et que je n'ai pas su accompagner jusqu'au bout. Il continue à me transpercer le crâne comme un cauchemars dont je n'arriverais pas à me débarrasser.

Pardonne moi, ma petite princesse espagnole. Je n'étais pas préparée. J'étais trop jeune pour affronter la mort. Et je ne savais pas encore ce qu'était une euthanasie. Maintenant je sais. Pardonne moi.

Miou miou, petite chatte espagnole

Miou miou sur la chaise de camping

Miou Miou en 77 au camping espagnol

Miou Miou en septembre 81

Miou Miou en septembre 1981, état stationnaire

Miou Miou en 1986

Miou Miou fin de vie en 1986

"NOIRAUDE"

1977 - 28 août 1988 (euthanasie)

Noiraude n'a pas vécu seulement 11 ans, mais environ 16!

Quand Noiraude s'est imposée à nous en 77, c'était une chatte de 5 ans, abandonnée par les locataires précédents. Nous venions d'emménager dans un studio et dès le premier jour, elle est entrée chez nous et s'est mise à crier famine dans la cuisine comme si elle était chez elle. Nous l'avons donc nourrie et accueillie dès le début. Un chat imposé en quelque sorte!

Lorsque Miou Miou est arrivée par la suite, elle n'a eu aucun problème de cohabitation. On sait recevoir quand on est une belle chatte noire qui ne change pas de domicile, mais juste de maîtres. Et quand je dis "maîtres", c'est une façon de parler, car le seul maître de cette chatte, c'était elle!

Deux ans plus tard, quand j'ai du déménager pour un autre appartement plus grand, Noiraude a suivi, logiquement. Avec Miou Miou et Rousse, une petite chatte timide dont je parle juste après.

Que dire de Noiraude? C'était une chatte fière et magnifique, comme tous les chats noirs! Un regard intense qui vous transperce et vous fait vous poser des tas de questions telles que :

- Dieu serait il un chat?

- Aurait-elle des pouvoirs, un sixième sens?

- La race supérieure ne serait-elle pas le chat?

- Elle me prend pour une minable ou quoi?

Les amoureux des chats comprendront! :-)

Malheureusement ma Noiraude n'était pas dieu et n'avait aucun pouvoir, surtout pas celui de vivre éternellement.

J'ai découvert un jour une bosse, juste au dessus de son oeil. Je m'en suis inquiétée et suis donc allée voir un vétérinaire, pas le même que d'habitude. Il lui a fait une radio. Le verdict est tombée : tumeur osseuse. Elle n'en avait plus que pour 6 mois, à tout casser.

Mais au bout de 2 mois, la grosseur avait doublée de volume et la chatte commençait à ne plus manger et à se terrer sous le lit. Mauvais signe.

En pleine nuit, paniquée par son comportement bizarre, je fais venir un vétérinaire de SOS. Il s'agit d'une femme, dynamique, très sûre d'elle, un poil autoritaire. Mais avec le recul, je sais qu'elle avait cette attitude face à moi car elle me voyait dans tous mes états, en larmes et au bord de la crise de nerf. Elle devait prendre le dessus et raisonner pour deux.

La décision est prise d'euthanasier ma Noiraude. Cette fois, je tente de rester courageuse, je reste.

Elle me demande de tenir ma pauvre chatte. Je ne sais pas comment m'y prendre. Je suis paniquée. Je prends sur moi, tant bien que mal, avec presque l'envie de vomir tellement je me sens mal. Comment la vie peut-elle nous imposer une telle chose?

Elle lui fait une piqûre directement dans le coeur. ça recommence mais je ne sais toujours pas m'imposer, pas dans l'état où je suis! Mais cette fois, il ne se passe rien. La chatte ne crie pas.

Au bout de quelques minutes, la vétérinaire me dit que c'est fini. Elle est sur le point de s'en aller quand ma chatte se met à se débattre. Ses pattes s'agitent dans tous les sens. On dirait qu'elle lutte. Là, je pique une crise de nerfs.

La véto tente de me calmer. Elle me dit que c'est normal, que ma chatte est morte, que ce sont les nerfs. Effectivement tout s'arrête. Elle ne bouge plus.

Encore un animal que je perds! Put*** de tumeur, Put*** de maladie, Put*** de mort! Je la hais! Désormais, c'est ma pire ennemie, la mort! Elle m'enlève ceux que j'aime! Comment je pourrais le supporter?

Ma Noiraude, tu es partie dans un carton que mes parents ont emporté pour t'enterrer dans leur jardin. Je ne sais pas où. Je ne le saurais jamais. Je ne le sais toujours pas.

Ou que tu sois, je t'aime. Ce ne sont pas tes restes qui importent, c'est le souvenir de toi que je garde en moi et qui m'accompagnera toute ma vie durant! Repose en paix, ma beauté black ! Tu étais trop belle.

De toute façon, les chats noirs ne meurent jamais. Ils ont été trop persécutés dans le passé. A présent, ils ont la vie éternelle!

Noiraude au soleil

Noiraude en septembre 81 en train de se faire dorer au soleil!

"ROUSSE"

1978 -11 mai 1987 (euthanasie)

Petite Rousse fait partie de ces chats timides et maladifs sur lesquels nous autres, humains, devrions veiller et que nous devrions entourer de soins et d'affections tant ils sont sensibles, adorables et malheureusement si fragiles, vulnérables... et éphémères.

Alors que Noiraude et Miou Miou faisaient déjà parties de la maison (façon de parler pour un studio de 19 m²), voilà qu'un chaton miaule de toutes ses forces dans la cave de notre immeuble en août 78. Je l'entends mais je ne descends pas. Je trouve que deux chats, c'est déjà beaucoup, surtout pour des gens qui n'ont que peu de moyen.

Au bout de deux jours, je finis quand même par descendre. Évidemment je trouve ce que je devais trouver : un pauvre chaton affamé et apeuré.

Je le remonte au studio, pas très enthousiaste. Il s'agit d'une petite chatte à la robe tricolore. Une petite beauté!

Et me voilà avec un troisième chat! Youpi!!!! :-(

Un an après, c'est le déménagement. Petite Rousse est évidemment du voyage.

C'est une petite chatte discrète, peu démonstrative, toujours à l'écart avec un regard triste qui aurait pu laisser à penser qu'elle n'allait pas si bien que ça. Mais je n'avais pas encore une très grande expérience des chats à l'époque.

Le lundi 11 mai 1987 (je note tout, donc je sais quel jour précisément), petite Rousse va faire pipi dans son bac. Elle y reste longtemps. Soudain elle sort et tombe par terre, ses pattes ne la soutiennent plus!

J'appelle d'urgence un vétérinaire d'SOS. Le verdict est le suivant : trombo embolie!

Le véto me demande ce que je compte faire. Je ne sais pas, je suis perdue! Il me dit qu'une opération est possible mais que le taux de réussite est faible : 20 % d'après lui.

Je me vois mal laisser partir ma petite chatte vers un lieu inconnu où elle serait paniquée. Je la vois mourir sur un table d'opération, seule. Je ne sais pas si je fais bien, je suis seule sans quelqu'un pour me conseiller, j'autorise l'euthanasie!

J'y assiste et tout se passe bien. Ma petite rouquine part tranquillement, en douceur. Après avoir été paniquée (elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait), là voilà détendue et en paix sur le lit.

Cette nuit là, comme avec les deux chats précédemment euthanasiés, j'ai dormi avec elle et je l'ai veillée avec toute la dignité que l'on doit à un défunt. Certains diront "ce n'est qu'un animal". Pourquoi un animal n'aurait-il pas droit à une pensée, une mort digne? Seuls les êtres humains devraient avoir droit à ce privilège?

Ma petite Rousse, tu n'as traversé ma vie que quelques années. Mais tu l'as enrichie de ta présence, de ta douceur, de ta sagesse de petite minette touchée par la grâce. Je t'aime et t'aimerais toujours. Dommage de ne pas avoir parcouru un plus long chemin ensemble!

Rousse, petite chatte fragile

"PUPUCE"

1981 -10 janvier 1994 (euthanasie)

Pupuce est un symbole.

Pupuce est né dans une tribu de chats sauvages qui proliféraient dans la cour de mon second immeuble. Je n'ai jamais compté combien ils étaient. ça variait.

Au plus fort de la tourmente, d'après ce qu'on m'a dit, ils ont été jusqu'à 25/30 chats à vivre dans cette cour, dans les caves et sur les toits et à s'y reproduire de manière anarchique.

Je ne savais rien à l'époque de la surpopulation des chats. Je n'étais pas consciente du problème.

Une infirmière à la retraite tentait tant bien que mal d'endiguer l'arrivée massive de nouveaux chatons en les euthanasiant à l'éther. Elle et son mari descendaient dans les caves pour y trouver les portées et les endormir le plus tôt possible. Lorsque les chatons avaient déjà un mois, ils laissaient tomber.

C'était des gens d'une autre époque, des gens bien que la souffrance animale touchait beaucoup et qui tentaient avec leur faible moyen de venir en aide à ces pauvres chats. En même temps, ils les nourrissaient en cachette car la plupart des locataires ou propriétaires étaient hostiles à ça. Ils pensaient qu'en les nourrissant on les maintenait dans ce lieu alors qu'ils auraient voulu les en voir partir, voire pire!.

Je n'ai jamais participé aux recherches de chatons. A l'époque je ne me sentais pas vraiment concernée et puis ça me faisait mal au coeur ces euthanasies massives!. Par contre, il m'arrivait d'acheter de la triperie en gros et de la balancer dans la cour. Pas très malin, je l'avoue. Mais on peut dire qu'en quelques minutes, tout était volé, liquidé, chaque chat s'enfuyant tantôt avec un bout de rate, de rognon ou de coeur. Dégueu, c'est sûr! Mais je ne regrette rien.

Un jour, alors que je regardais par la fenêtre du haut de mon 4ème étage, je vois une portée sur un toit de garage : deux chatons maladroits en train de se balader! Et puis d'un seul coup, hop, l'un d'eux tombe carrément du toit.

Je descends les escaliers quatre à quatre et je me précipite dans la cour. Je fais la chose que l'infirmière m'avait interdit de faire : ramener l'un d'entre eux chez moi! "Si vous faites ça, m'avait-elle prévenue, vous n'en finirez jamais! Mieux vaut ne jamais commencer!'".

Me voilà avec un magnifique chaton noir et blanc, une pure beauté, mais remplie de puces, voilà pourquoi je l'ai appelé Puce ou Pupuce.

On a vécu 13 années ensemble, 13 années de bonheur car ce chat n'a jamais été sauvage, au contraire!

En 94, j'ai trouvé que Pupuce avait l'air triste. Il mangeait, mais sans grand enthousiasme. Quand on côtoie les chats depuis des années, on commence à avoir du flair en matière de santé.

Une radio a confirmé l'inacceptable : les organes internes de Pupuce étaient envahis de métastases. Le crabe le dévorait de l'intérieur!!!

Je continue à me demander : pourquoi ça? Pourquoi cela doit-il toujours finir ainsi ou quasiment toujours ainsi? Je n'ai pas trouvé la réponse. Je me dis que nous autres humains qui vivons plus longtemps y seront sans doute aussi confrontés un jour ou l'autre, au crabe ou à d'autres horreurs. C'est la vie. Il faut accepter.

Un vétérinaire a donné des piqûres quotidiennes à Pupuce que je devais lui faire et qui n'ont servi à rien.

Lorsqu'il a été au plus mal, comme pour les autres, j'ai fait venir un vétérinaire d'urgence et on a endormi mon Pupuce d'amour, en douceur, quasiment sans qu'il s'en rende compte.

Petite Puce, fils de chat sauvage, tu es le seul à avoir échappé au trappage massif qui a massacré tous tes proches par la suite. Je n'étais pas là quand c'est arrivé. L'infirmière m'a raconté : l'entreprise de dératisation est venue et a capturé tous les chats sauvages de la cour. Je n'ose imaginer la terreur ressentie par tous ces félins si méfiants à l'égard de l'homme. S'ils ont proliféré de la sorte, c'est à cause d'un être humain qui a laissé une femelle se reproduire et donner naissance à plusieurs générations confinées dans le même espace! Les chats vivent à l'endroit où ils naissent. Ils n'ont pas le choix!

Je n'ose imaginer comment vous avez tous finis, petits chats aimés de personne! ça me dégoûte !

Ma petite Puce, toi tu as vécu 13 ans dans un foyer où tu étais nourri à ta faim, tu as été aimé. Tu avais confiance dans les êtres humains, pas comme tes frères et soeurs d'infortune! Je t'ai sorti de cet enfer, sans savoir ce qui allait se passer. Si j'avais su, si j'avais pu, j'aurais essayé de vous sortir tous de là. Mais je ne savais pas! En même temps, comment aurais-je pu prendre en charge une vingtaine ou une trentaine de chats sauvages?

Lorsque tu es mort, mon beau black and white, je t'ai fait une promesse : celle de t'enterrer dans MON jardin! Je n'ai pas pu faire cette promesse à Miou Miou, Noiraude et Rousse qui reposent je ne sais où, chez mes parents .

J'ai tenu ma promesse. A présent, tu reposes en paix, près de moi, avec ceux qui t'ont succédé. Je n'ai pas marqué ta tombe, ni celle des autres. Je sais que vous êtes là avec moi. Cela seul suffit!

Pupuce chat sauvage chaton

Pupuce en 1981

Pupuce black and white

Pupuce dans toute sa splendeur en 1986

"BEBE"

1986 - 28 MARS 2000 (euthanasie)

Toi aussi tu étais un chaton de la rue, trouvé sous une voiture. Je n'ai pas réussi à t'attraper, tellement tu fuyais droit devant toi, droit sur la route au risque de te faire écraser. C'est finalement un passant, qui me voyant à quatre pattes sous les voitures stationnées, s'est arrêté, a retiré son imperméable et l'a lancé sur toi au moment où tu cherchais une fois de plus à m'échapper.

J'ai d'abord pensé à te faire adopter. 4 chats dans un appartement de 50 m², ça commençait à faire beaucoup !

Une famille s'est proposé mais lorsque je suis me suis présentée chez eux avec toi dans un panier à provisions.... les gens avaient changé d'avis. Ils ne savent pas ce qu'ils ont manqué...

Tu es donc revenu à la maison, définitivement.

Tu étais un gros mâle très gentil, très calme mais qui savait s'imposer par rapport aux autres chats. Ils te montraient d'ailleurs beaucoup de respect.

Contrairement aux chats précédents, par la suite, tu es passé de l'appartement de 50 m² au pavillon et tu as connu les joies du jardin, de la liberté, de la vraie herbe à mâchouiller, des oiseaux et des souris à chasser...

Pour tes 14 ans, le vétérinaire a malheureusement diagnostiqué une tumeur anale. Inopérable car mal placée.

Quelques semaines après, j'ai lu dans tes yeux comme un appel, une supplique. Ce regard terrible, je commence à le connaître depuis le temps que j'ai des chats. Il signifie : " Je vais mal. J'ai besoin de ton aide ".

Les chats doivent nous prendre pour des êtres extraordinaires. Comme nous les nourrissons, les soignons, leur offrons gîte et protection, ils doivent imaginer que nous sommes toujours capables de les soulager quand ils souffrent. Oui, bien sûr, nous le pouvons quand il s'agit d'un abcès, d'un petit bobo, mais quand il s'agit de tumeur, la seule chose que nous puissions faire pour eux, c'est de mettre fin à leurs jours! C'est si dur de n'avoir que cette solution radicale pour les aider et pouvoir ainsi répondre à leur regard suppliant. Mais il faut bien s'y résoudre.

Mon pauvre bébé, tu es donc parti en douceur et en paix dans mes bras, aidé par un vétérinaire compréhensif et respectueux un jour de mars 2000.

Je n'ai pas le souvenir d'un chat très câlin ni très démonstratif. Tu étais un bon gros rouquin, majestueux et fier, au regard d'or et au calme imperturbable.

A présent, tu reposes au fond du jardin mais jamais ne me quittes en pensée. C'est là toute la puissance de l'amour qui ne sépare jamais les êtres les uns des autres.

Bébé chaton en 1986

Te voilà, petit chaton tout mignon en 1986

Bébé, Rousse et Noiraude

Ici en compagnie de Rousse (à droite) et Noiraude (au centre)

"Mais qu'est ce qu'elles me veulent ces deux grosses?" sembles-tu penser.

Bébé sur sa chaise dans le jardin

Et dans le jardin, des années plus tard, tranquille le chat à la bouille ronde...

Que tu es beau, mon ange, mon gros rouquin...

"MISTY", dit Kiki ou Vieille Mémère ou Mémère

1990 - 22 Août 1999

Tu fais partie de ces chats dont on ne connaîtra jamais le passé.

Pendant 3 jours, je t'ai entendu miauler dans la rue du haut de mon 4 ème étage. Je ne voulais pas descendre. J'avais déjà suffisamment de chats comme ça dans mes 50 m²!

Je suis finalement allée voir quel était ce matou "hurlant à la mort dehors". J'ai trouvé une belle chatte noire... et borgne.

Des voisins m'ont dit que tu traînais là depuis plusieurs jours, sans doute abandonnée par des maîtres lors d'un déménagement.

Je t'ai nourrie, et puis je t'ai remise dans la rue.

Le lendemain matin, pareil : nourrie à la maison et remise dans la rue car le contact avec mes autres chats ne passait pas du tout.

Il faisait froid, c'était l'hiver.

Finalement j'ai décidé de t'emmener chez le vétérinaire qui m'a dit que tu étais stérilisée et que tu devais avoir dans les 6 ans. Il a fait des tests pour savoir si tu voyais avec ton oeil droit. Résultat : aucune vision de cet oeil là. Tu étais borgne (peut-être une collision avec une voiture ou une bagarre entre chats) et d'une agressivité terrible avec les autres matous. Ceci explique peut-être cela.

J'ai du te mettre à l'écart de la tribu pendant de longues semaines. J'ai tenté l'intégration avec une laisse mais même attachée, tu faisais peur aux autres. Un vrai diable!

Avec le temps, ça s'est un peu arrangé... sauf avec Pupuce qui n'a jamais pu te supporter. Je me demande même si tu n'as pas été à l'origine de son cancer. C'est lui, vers la fin, qu'on a du séparer de toi, tellement ta présence le rendait malade.

Toi aussi tu as fait partie du déménagement vers le pavillon. Ce changement de territoire a même été bénéfique à toute la tribu qui s'en est trouvée ressoudée.

Mais en 99, tout a basculé. Les rôles se sont inversés dans la tribu. Les dominés sont devenus des dominants et inversement. De dominante, tu t'es retrouvée dominée par tous les autres. A cause d'une tumeur mammaire (j'imagine qu'on avait du te donner la pilule avant de te faire stériliser). Un chat malade est inacceptable dans une tribu de chats! Il est chassé systématiquement. Une bouche à nourrir en moins sans doute!

J'ai tenté de te préserver, en te prenant dans la chambre avec nous, le soir, en te faisant une petite cachette à l'écart des autres. En intervenant, sitôt qu'il y avait acharnement sur toi.....

Mais un jour, l'impensable est arrivé! Et tu as fini dans des circonstances tragiques.

Je m'arrête là car j'ai un blocage et un véritable traumatisme depuis ce jour. Pourquoi la vie est-elle si horrible parfois? Pourquoi tant d'horreurs sur terre? ça ne suffit pas la mort, la souffrance? Il faut encore rajouter de l'épouvante à l'horreur de la mort???

Ma jolie panthère, j'ai crée ce site pour toi, en ton souvenir. Je t'aime, même si je n'ai pas su te préserver.

Vous qui aimez votre animal, protégez le comme vous protégeriez votre enfant, votre mère, votre père, votre frère, votre soeur car la vie est remplie de dangers et de périls en tout genre. Encore faut-il savoir les anticiper.

Misty de Chatmania

Misty sur la voiture

 

“GRIBOUILLE”

Octobre 1996 - 16 juin 2003 ( euthanasie )

Quelqu'un t'a balancée dans le jardin de ma voisine de droite sans doute pour se débarrasser de toi. Tu avais un collier anti-puces, donc tu appartenais à quelqu'un.

A son tour, la voisine t'a balancée par dessus le mur des voisins de derrière, ne voulant pas de toi non plus. Sachant que nous avions de nombreux chats, la voisine de derrière est venue sonner à la grille pour nous demander si tu ne faisais pas partie de la tribu. Je t'ai prise sans vraiment réfléchir. Un de plus, un de moins!

Après visite chez le vétérinaire, il s'est avéré que tu n'avais pas 2 mois comme je le pensais, mais 6!!! Tu étais sous alimentée et pleine de parasites. Le vétérinaire a justifié ton apparence rachitique : "Elle a du être sevrée trop tôt et pas assez nourrie. Elle a du manquer de tout. Elle est en carence. Malheureusement on ne peut pas faire machine arrière!".

Dès lors, nous nous sommes mis en tête de te remplumer. Mais tu es tombée dans l'excès inverse : la boulimie! L'obsession de la nourriture et le besoin de manger du matin au soir!

Tu es devenue grassouillette mais joueuse et pleine de vie.

Je me suis retrouvée dans l'incapacité de bouger (rupture du tendon d'Achille) et tes chaleurs n'en finissaient pas. J'ai donc pris rendez vous pour te faire stériliser. Mes parents t'on emmenée.

Quand ils t'ont ramenée à la maison, j'ai tout de suite sentie que quelque chose n'était pas normal, depuis le temps que je fais stériliser des chats!

Tu étais prostrée, tu gémissais. Et puis tu étais incontinente.

J'aurais été valide, je t'aurais ramenée chez le vétérinaire. Mais dans mon état, ce n'était pas possible.

Finalement, ça s'est arrangé. Tu as retrouvé la mobilité de ton arrière train, tu as refait tes besoins normalement...

... Mais tu t'es mise à faire des crises de cystites à répétition.

Tellement à répétitions que la visite chez le vétérinaire s'imposait quasiment tous les mois. Avec le cortège de médicaments que l'on connaît.

Un ami médecin a vu ton état un jour. Il t'a palpé la colonne vertébrale et il a eu ces mots terribles : elle a le syndrome de la queue de cheval!

Je t'ai emmenée chez un autre vétérinaire. Tu as eu droit à une radio et j'ai eu confirmation de cela : colonne vertébrale lésée au niveau de la queue!

Je n'ai jamais pu avoir d'explication avec le vétérinaire qui avait pratiqué l'ovariectomie. Il s'est toujours défilé. Mon ami médecin a émis l'hypothèse suivante : la chatte était décalcifiée suite à sa dénutrition lors des premiers mois de sa vie. Lors de l'opération, le chat est écartelé sur la table d'opération. C'est sans doute lors de cette manipulation que la vertèbre s'est brisée!

Gribouille a donc été une double victime : victime de personnes irresponsables lors des premiers mois de sa vie, victime d'un vétérinaire routinier lors de sa stérilisation!

Ma Gribouille, je n'ai fait que tenter de rendre ta vie de chat handicapé à peu près supportable.

Tu avais des croquettes spéciales, que tu n'aimais pas.

Mais progressivement, tout s'est dégradé. Comme si le sort s'acharnait contre toi.

La gangrène a fini par s'installer et nous avons du t'euthanasier. Des membres de ma famille ont dit que nous aurions du le faire depuis longtemps! Peut-être. Je ne sais pas. Ou sont les personnes compétentes pour nous dire : " vous auriez du faire ceci, faire cela "... à part Dieu, s'il existe!

Moi je dis que ces 7 ans de vie avec toi ont été irremplaçables! que te connaître a enrichi ma vie et que je n'aurais voulu les manquer pour rien au monde!. Les chats ont tant à nous apprendre.

Tu me manques, petite tigrée! Tu t'es bien battue. Je méprise les irresponsables de tout poil, que le retour de bâton soit pour eux!

Gribouille, chatte handicapée

Une photo de toi dans toute ta splendeur malgré ta queue définitivement inerte et basse

Gribouille et Léo

Et là avec Léo, tout jeune, que tu surveillais comme une mère poule.

La sensibilité n'est pas l'apanage des êtres humains. Parfois certains animaux sont plus humains que nous autres, êtres dits supérieurs.

GRISETTE ET MOUMOUNE

Grisette et Moumoune ne sont pas des chats trouvés.

Moumoune est une chatte errante que nourrissaient des bénévoles d'une association de protection des chats qui l'ont faite stériliser par la suite.

Moumoune a donné naissance à deux chatons. L'un a été adopté par un voisin, l'autre : Grisette est restée avec elle dans le jardin abandonné dont elle avait fait son territoire.

Ce jardin, c'est moi qui l'ai acheté par la suite avec la vieille baraque construite dessus.

J'ai donc pris la maison, le jardin et les deux chattes en même temps.

Comme j'avais déjà 3 chats à l'époque : Misty, Finette et Bébé, je me suis retrouvée avec 5 chats d'un coup d'un seul! La vie n'en a pas été simplifiée.

Au début, j'ai pensé pouvoir intégrer ces 2 chattes à ma tribu mais je me suis très vite rendue compte qu'elles étaient à 100 % sauvages et inadaptées à une vie en maison.

Mon père leur a donc construit une maison complètement étanche que j'ai garnie de couvertures épaisses et moelleuses. Je les nourrissais dehors. Elles mangeaient devant moi à condition que je me tienne à au moins deux mètres minimum. Sinon c'était la fuite.

Je me suis malheureusement rendu compte que cette vie à l'extérieur avait dégradé la santé de Moumoune, la maman. Elle souffrait de graves problèmes respiratoires que je soignais à coup d'antibiotiques intégrés à son alimentation.

Un jour le miracle a eu lieu! Mais était-ce vraiment un miracle ou plutôt la dernière volonté d'un chat?

Il faisait très froid cet hiver-là. Et Moumoune et Grisette sont entrées pour la première fois dans la véranda par la chattière. Elles ont ainsi pris l'habitude de venir dormir sur une tablette contre le radiateur. Mais il suffisait que j'apparaisse pour qu'elles se sauvent dehors. J'étais malgré tout contente car je les savais au chaud la nuit.

Je pense que Moumoune n'est pas entrée par hasard chez moi. Sa fille, Grisette n'a fait que suivre. Moumoune était gravement malade, les traitements à base d'antibiotiques ne suffisaient plus pour la soigner. Elle est entrée dans la maison car elle devait se sentir condamnée. Un condamné n'a plus rien à perdre, plus de peur à avoir, n'est ce pas? Elle s'est donc tout naturellement tournée vers les humains, dont elle avait si peur.

J'en reviens à l'idée que les chats nous prennent pour des êtres capables de les aider en dernier recours et peuvent se tourner vers nous quand il n'y plus d'autre alternative possible.

Moumoune m'a donné sa confiance quand elle a entré la première patte dans la véranda. A tors peut-être. Mais qu'y avait-il d'autre comme alternative?

Les deux minettes ont ainsi passé quelques jours au chaud dans la maison.

Si elles n'avaient pas été sauvages, elles auraient pu passer tous les hivers à l'abri du froid, de l'hiver, de la pluie. Mais on ne leur a pas donné cette chance dès le départ. La peur viscérale de l'être humain était en elles et ne les a jamais quittées.

Régulièrement, je venais contrôler l'état de Moumoune. Et un soir, je l'ai trouvé très très mal en point. Sa respiration était devenue sifflante, douloureuse, des bulles sortaient de son nez avec des glaires verts.

Je me suis approchée. Moumoune n'a pas bougé. J'ai tendu la main vers elle, elle ne s'est pas échappée. Je l'ai prise dans mes bras avec une douceur extrême....

J'ai les larmes aux yeux rien que de me rappeler cet épisode.

... elle m'a laissée faire et je l'ai montée à l'étage dans la chambre. Je l'ai couchée sur le lit.

Pour la première fois, je pouvais la caresser, la contempler de près, lui parler sans qu'elle me fuit.

J'ai pensé qu'il fallait que j'en profite. J'ai fait venir un vétérinaire pour me faire une idée de son état. Il l'a auscultée sans problème. Elle n'a même pas cherché à se sauver. Ce n'était évidemment pas bon signe.

Le diagnostic est tombé, inéluctable : elle était en phase terminale. Ses poumons ne remplissaient quasiment plus leur fonction. L'euthanasie était la seule chose envisageable.

Moumoune s'est endormie doucement dans mes bras. Elle qui avait si peur des humains et ne leur faisait pas confiance s'est abandonné complètement à moi. Et tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est mettre un terme à sa petite vie misérable et douloureuse.

Je ne m'en suis jamais remise.

De même, je ne me suis jamais remise de ce qui a suivi et que je n'avais pas prévu : sa fille, Grisette, perturbée par la disparition de sa mère a fui le jardin et n'est plus jamais revenue! Je ne saurais jamais ce qu'elle est devenue.

La cabane construite pour les deux petites sauvages est toujours dans le jardin. Peut-être que des chats de passage y dorment de temps en temps. Les petits fantômes de Moumoune et Grisette y font peut-être quelques apparitions aussi. Je crois les voir parfois. Je sens leurs présences.

Mon dieu, pourquoi tant de souffrances sur cette terre?

Petite Moumoune au regard tendre...

Je vous aimerais toujours, mes bibiches.

FINETTE

1989 - 19 mars 2005

En revenant du club de sport, plusieurs fois par semaine, j'avais remarqué un petit groupe de chats dans un square, dont 3 chatons inapprochables.

Une vieille dame venait les nourrir régulièrement. Elle leur mettait à manger dans une assiette et allait s'asseoir sur un banc voisin pour ne pas les déranger.

Cette dame m'a expliqué que les adultes appartenaient à un petit pavillon plus haut. Mais la femelle avait mis bas dans un buisson du parc et depuis toute la troupe se retrouvait ici.

Un jour, un des petits mâles s'est fait renversé dans la rue, quant à un autre de la portée, il a carrément disparu. Ne restaient que la maman, un adulte sauvage et une petite chatonne grise un peu fofolle.

J'étais encore en appartement avec 3 chats quand sur un coup de tête, j'ai emmené la petite tigrée grise dans mon sac de sport jusqu'à chez moi.

C'était Finette!

Avec Miou-Miou, Finette fut la plus câline, la plus douce, la plus sensible et la plus proche de moi de tous les chats que j'ai eus en douze ans. C'était un vrai amour.

Elle a mis mes nerfs à rude épreuve quand, suite au déménagement en pavillon, elle a disparu 15 jours... pour réapparaître, l'air de rien, sur le mur au fond du jardin. Je ne saurais jamais comment elle a fait pour retrouver le chemin d'une maison qu'elle ne connaissait pas. C'est ma voix, je pense, qui l'a ramenée chez nous. J'ai tellement crié son nom tous les jours, j'étais désespérée.

Puis elle a à nouveau disparu pendant 3 jours.

A nouveau je l'ai appelée sans arrêt. Au bout du troisième soir, c'est sa voix toute faiblarde que j'ai entendue. Elle venait de chez ma voisine. Elle était enfermée dans son sous sol! Si elle n'avait pas réagi en miaulant, elle serait morte de faim et de soif. Cette idée me terrifie rien que d'y penser.

Le temps a passé.

Indy, chaton roux donné par une collègue de bureau a fait son entrée dans la tribu.

Dès le premier jour, Finette a été attiré par lui. Elle l'a pris sous son aile comme s'il s'agissait de son petit.

Quelques photos en témoignent :

Le temps a passé encore, les années aussi.

Finette est devenue une petite minette grisonnante de 14 ans et quasiment du jour au lendemain, les chats de la tribu ne l'ont plus acceptée. Indy dont elle s'était occupée étant jeune, s'est mise à la poursuivre et à vouloir la chasser du jardin. Les autres l'ont mise à l'écart et l'ont agressée dès qu'elle sortait ou voulait manger. Quelque chose d'anormal se passait.

Le diagnostic du vétérinaire a été sans appel : insuffisance rénale.

Je ne savais pas ce que c'était mais j'ai compris que c'était grave quand j'ai vu l'état de ma minette se dégrader progressivement. Elle ne mangeait quasiment plus et maigrissait à vue d'oeil malgré l'alimentation spéciale et le médicament à prendre quotidiennement.

Les vétérinaires ne vous disent jamais la vérité. Sans doute parce qu'ils ne veulent pas vous faire de la peine, sans doute pour ne pas perdre un client, sans doute parce qu'ils savent ce que vous ne savez pas et préfèrent vous laisser espérer que de vous dire carrément : "c'est la fin!".

Toujours est-il que l'état de Finette s'est dégradé avec le temps. Sa maigreur n'a fait qu'empirer.

Je faisais le tout pour le tout pour la faire manger. Mais comment nourrir un animal qui ne veut plus rien avaler?. Comment lui faire ingurgiter une minuscule croquette? Comment le forcer à vivre alors qu'il ne le souhaite plus? Même lui faire boire une gorgée d'eau était une victoire, un succès!

Ceux et celles qui ont vécu le même calvaire peuvent comprendre.

On se bat, mais on sent que c'est peine perdue. L'animal, lui, ne se bat plus. On essaie de se battre pour lui. On lui donne même ce qui est interdit : du thon, de la viande crue. Mais même ça, elle n'en veut pas!

Finette a abandonné alors que je me battais pour elle de toute mes forces.

Le samedi 19 mars 2005, les pattes arrière de Finette l'ont lâchée.

Un premier vétérinaire d'urgence est venu le matin pour tenter une piqûre de la dernière chance. Mais l'organisme de Finette n'avait pas l'intention de la lui laisser. Le second vétérinaire d'SOS, appelé vers 22 heures, n'a pu que mettre fin à ses souffrances.

J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps quand tu m'as quittée, petite Finette. Tu étais un amour de petite chatte. Tellement mignonne avec ton ovni sur le nez (une tâche en forme de fusée sur ton petit nez. Tellement strange que j'ai toujours pensé que tu étais un émissaire des extra terrestres venu sur terre pour nous apporter l'espoir d'un monde meilleur.).

Le monde s'est écroulé quand tu m'as abandonnée à mon triste sort de terrienne ne comprenant rien à ce qu'elle est venue faire en ce bas monde.

Quand j'ai écrit ces lignes, mes larmes n'ont cessé de couler tout du long. Et Miù et Léo sont venus vers moi comme pour me consoler tellement ils ont senti que j'étais mal.

Cela fait deux ans que je n'ai pas pu exprimer le deuil de Finette.

Je n'accepte toujours pas sa mort et son absence. Je la sens vivante en moi mais je n'arrive déjà plus à me souvenir de son adorable bouille, de ses câlins, de sa tendresse, de ses regards et du geste que je lui avais appris à faire avec sa patte.

Je lui disais " Fais patte! " et elle levait plusieurs fois la patte droite en l'air comme un petit chien qui demande une sucrerie (on la voit sur cette vidéo). Un vrai chat de cirque, ma Finette.

Que tout cela paraît si lointain et en même temps si proche.

Je vis désormais avec onze petits fantômes. Ils me suivront partout et jusqu'à mon dernier souffle. Je le redis : on ne sépare jamais les êtres qui s'aiment.

Mon arrière grand mère qui a toujours eu des chats également disaient d'eux que ce sont des bêtes à chagrin. Oui, dès qu'on s'attache à un être qui vit beaucoup moins longtemps que nous, il faut s'attendre à pleurer, à souffrir et à être très très malheureux ... Mais pour rien au monde je ne me passerais de chats pour cela.

Je vous aime, mes anges

Misty

© Chatmania 2008

A propos de l'euthanasie et de l'instant douloureux de la séparation, lire mes conseils ici!

 

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